Mezwej

Mezwej est un ensemble d’individualités mais aussi un projet global, une démarche (méthode de travail et d’exploration), un état d’esprit d’expérimentation, de recherche et de création à travers un questionnement des cultures musicales orientales et occidentales, de la tension spécifique de l’écriture, du frottement entre écriture et oralité.

Une résidence de prospection a eu lieu à Athènes en février 2015 pour le recrutement du projet 2017-2018, un opéra sur le texte de Prométhée enchaîné d’Eschyle. En 2015 toujours, deux nouveaux projets ont vu le jour : Commedia avec un chanteur et un percussionniste sur le thème de la commedia dell’arte (création à Venise le 4 juin 2015) et Traverser ou La Passion d’Adonis qui a réuni dans une première phase du travail la chanteuse Amel Brahim-Djelloul, son frère violoniste (tous deux d’origine algérienne, arrivés en France il y a une quinzaine d’années), le oudiste palestinien Yousef Zayed et le percussionniste italien Claudio Bettinelli. La création de cette première phase a eu lieu au festival Ile de France, à Paris le 10 octobre 2015 en attendant la création finale à Marseille le 11 mars prochain. En 2016 encore, Mezwej lance le projet Passions associant à La Passion d’Adonis la Passion Judas pour un contreténor, images et sons projetés.
Mezwej qui est un concept de travail a mené une recherche approfondie auprès de musiciens solistes singuliers, d’orient et d’occident dont la liste et les biographies donnent une idée de l’envergure.
Tout au long de son parcours, Mezwej a généré du nouveau répertoire.

2007-2009 Résidence à la Fondation Royaumont
2008 Déplacé
2008 Calvario
2009 L’Autre rive
2012 Diptyque
2013 Tous les hommes dansent
2015 La Passion d’Adonis
2015 Commedia (dell’arte)
2016 résidence à l’Arsenal de Metz
2017 Académie résidence à l’Arsenal de Metz
2018 Gilgamesh épopée

Musique arabe contemporaine

Zad Moultaka part d’un constat : « la musique arabe est aujourd’hui dans une impasse. Prise en étau entre une tradition extrêmement puissante et l’émancipation de la pratique et de la pensée musicale en général, elle est incapable de se régénérer par elle même sans tomber dans une forme d’asservissement à la mièvrerie généralisée que traverse une certaine musique « populaire », lui conférant un statut de modernité et d’évolution mensongères. D’où l’urgence d’une réflexion qui pourrait d’une part s’enraciner dans ce que cette tradition arabe a de plus fort et de plus profond, et d’autre part puiser dans le legs de mille ans d’histoire musicale occidentale et du XXe siècle, lui-même nourri en grande partie de la pensée et de la matière orientale et extrême orientale, lui ayant permis de casser les chaînes de « l’hégémonie » harmonique et contrapuntique des trois siècles derniers. »

À travers cette profonde interrogation des cultures musicales et de leurs limites, des mentalités, des clivages orient / occident, écriture / oralité, se dessinent de nouveaux contours artistiques. L’expérimentation concrète, empirique, des langages et des bagages musicaux occidentaux (composition, instrumentarium, sémiologie, notations, etc) et orientaux (primat de la voix, modalité, hétérophonie, interdits…) donne naissance à un nouveau répertoire et ouvre un espace d’échange et de questionnements sur la notion de modernité même, qu’elle soit arabe ou occidentale.

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