Our

OUR

40′ – 2007
pour chœur

Pour chœur et ensemble instrumental, Our (Jérusalem) est en quête de la place de l’individu dans l’espace collectif, interroge la peur de l’Autre, perçu comme individu (source d’exclusion), ou comme représentant d’un groupe (source d’une violence aveugle, mimétique)… L’œuvre ne cherche pas de réponse, sa matière est faite de questionnements, se laisse traverser par l’énergie du sacré et du désespoir…

En avril 2006, Kees Vlaardingerbroek, directeur artistique des « ZaterdagMatinee Concert Series » du Concertgebouw d’Amsterdam a proposé à Zad Moultaka d’écrire une œuvre dont les seules contraintes seraient sa thématique générale – Jérusalem (les trois monothéismes, leur conjugaison dans une réconciliation utopique)-, sa durée (autour de 40 minutes), son effectif (un chœur entre 30 et 75 chanteurs et un ensemble instrumental). 
Le sujet était vaste, douloureux, difficile.

Si difficile que le compositeur a pris le parti d’être un simple témoin. En choisissant de s’appuyer sur des textes qui dénoncent la violence aveugle et la cruauté des faits. Sans commentaire, sans explication, sans culpabilisation.
 Cette œuvre propose une réflexion sur l’intrinsèque impossibilité de se libérer de nos chaînes : identitaires, culturelles et mentales. Elle met en avant la violence et l’enfermement que sous-tendent parfois les grands textes fondateurs de civilisations, qui ouvrent sur de grandes perspectives spirituelles et philosophiques mais, sècrètent aussi, à travers les interprétations littérales qu’on peut en faire, la violence et la haine, l’incompréhension de l’autre.

Le travail textuel est une sorte de mise en abîme de certaines de ces paroles qui opèrent en nous depuis des millénaires et par là même, une mise en abîme de nos mondes intérieurs. Il s’appuie sur un grand poème d’Etel Adnan, l’Apocalypse arabe, écrit en anglais, qui cherche, à travers un empilement vertigineux d’images, l’apaisement dans le néant.

L’œuvre ne donne pas de réponse, sa matière est faite de questionnements. Elle opère un éclairage lointain, indirect. 
Des mélodies semblent revenir des temps immémoriaux, en tout cas archaïques, ou de l’enfance. L’orchestration recrée, à travers un tissu sonore étrange et familier, un espace primordial et vierge.

… pour aboutir à une grande fragmentation de l’ensemble vocal et instrumental, qui permette dans le même « temps » d’être saisie par l’Insaisissable d’une grande forme.
Our poursuit ce qui a déjà été expérimenté dans Nepsis (et d’une certaine manière dans Fanàriki), où cette tension entre l’individu et le groupe est explorée à travers la création de micro espaces sonores (micro intervalles, cellules rythmiques entrelacées, paroles, chuchotements…), surgissant d’un silence méditatif, des étagements, des formes de stratifications subtiles

Le compositeur a choisi de travailler toutes les possibilités vocales du Netherland Radio Choir : l’effectif est réparti en un grand chœur de 48 chanteurs et un chœur de femme. L’orchestre est constitué d’une vingtaine de musiciens de l’ensemble Schönberg. La direction de l’œuvre a été confiée à Simon Halsey.

titre
Our désigne la Ville en araméen. Ourichlem, Jérusalem (Yiroushalayim, en hébreu), signifie ville de la paix. En arabe Al Quds veut dire la Sainte, pour signifier la ville sainte.

effectif
1 chœur mixte soprano/altos/ténors/basses par 12, 1 chœur féminin sopranos/altos par 6, flûte en sol, 1 hautbois, 1 clarinette si b, 2 cors en fa, 2 trompettes en do, 1 trombone ténor, 1 trombone basse, 1 tuba, 3 percussions, 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles, 2 contrebasses à 5 cordes

percussion I
3 tam-tams (grand, moyen, petit), 3 plaques en métal, 1 gong en clé de fa, 2 cloches-tube en clé de sol, 3 crotales en clé de sol, 1 glockenspiele, 1 vibraphone, 1 xylophone, 1 grosse caisse, 5 toms (dont un grave), 1 caisse claire 2 archets

percussion II
1 tam-tam grand, 1 gong en clé de fa, 4 gongs en clé de sol, 6 crotales en clé de sol, 1 glockenspiele, 4 wood-blocks de hauteur différente, 1 grosse caisse, 2 toms (grave et moyen), 3 congas (conga, tumba et quinto), 2 bongos, 1 req ou à défaut un tambourin, 1 archet, 1 catapulte à tête dure, 1 balle en caoutchouc 1 casserole

percussion III
1 tam-tam moyen, 11 gongs en clé de fa, 2 gong en clé de sol, 3 cloches tube en clé de sol, 3 cymbales suspendues grande, moyenne, petite, 1 steel-drum grave, 1 marimba, 1 vibraphone, 4 wood-blocks de hauteur différente, 1 grosse caisse, 2 timbales grave et aiguë, 1 req ou à défaut un tambourin, 1 chaîne en métal, 1 catapulte à tête dure, 1 casserole

pour chœur et ensemble instrumental en 7 tableaux
Texte : Etel Adnan extrait de “L’Apocalypse arabe” et de la Bible (Apocalypse, Psaumes)
Langue chantée : anglais, grec, hébreu

Création : 1er décembre 2007
Lieu : Amsterdam, Pays-Bas [Concertgebouw d’Amsterdam, ZaterdagMatinee Concert Series-
Par : Netherlands Radio Choir et l’ensemble Schönberg, direction Simon Halsey
Diffusion : art moderne

image : Tenture de l’Apocalypse, Tapisserie d’Angers

Commande de Eduard van Beinum Stichting pour le ZaterdagMatinee Concert Series, Amsterdam Concertgebouw et le Netherlands Radio Choir
© ŠamaŠ éditions musicales 2007

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