UM

UM

60′ – 2016
pour ensemble et voix

Prix Impulse
Prix de la meilleure création musicale 2016-2017
par l’association professionnelle de la Critique

UM est une méditation sonore s’inspirant du Livre des Morts tibétain et des rituels bouddhistes ; elle explore la notion de sacré dans nos sociétés modernes. Six chanteurs, entourés d’instruments et de haut-parleurs, tissent des liens entre les extrêmes du spectre sonore, infra graves et ultra aigus. Ils semblent chercher, à travers ces strates, la place de l’homme. UM, en quête d’un espace intérieur, fonctionne alors comme une série de mantras, phonèmes empruntés à notre société de consommation, qui en constitue une critique acerbe, déplorant notre rapport perdu au sacré.

« Les moines bouddhistes creusent dans les profondeurs de la matière vocale pour faire apparaître ce qu’elle a de plus transparent, les harmoniques aiguës. Elles surgissent comme miraculeusement pour nous rappeler que le visible et le caché, le matériel et le spirituel se côtoient et sont de même nature. Il est dit que « Dieu est le premier moteur, le souverain moteur de toutes choses ». Et si on suivait cet adage à la lettre ? Le moteur… dans le sens le plus mécanique… » (Zad Moultaka)

UM PAR ZAD MOULTAKA

UM est un projet qui prend sa source dans l’énergie et l’espace sonore des rituels tibétains. Cette thématique a été maintes fois explorée, voire exploitée, souvent à des fins pseudo spirituelles ou dangereusement médiatiques . Ici il ne s’agit nullement des moines eux-mêmes et encore moins de prosélytisme, d’apologie ou d’une quelconque position politique envers le drame tibétain, mais plutôt d’un regard sur notre propre civilisation déclinante, en perte de sens et d’ancrage, questionnant notre rapport au sacré, son détournement quelquefois pitoyable et un espace en quête de résonances communes.
Disposés en strates, sur trois niveaux, un ensemble mixte en fond de scène, un autre constitué de cuivres et percussions, puis au centre sept chanteurs prononçant des mots morcelés, des « noms », des syllabes qui sonnent comme des mantras creux, provenant de notre société avide de consommation. Six hommes, situés dans le noyau du dispositif sonore de la salle, en quête de lien entre le haut et le bas, le ciel et la terre, l’espace extrême des harmoniques et les infra-graves.
Des haut-parleurs suspendus au-dessus du public incarnent cet espace ultime de l’aigu ; d’autres éparpillés sur le sol ouvrent celui des graves extrêmes. Les moines bouddhistes creusent dans les profondeurs de la matière vocale pour faire apparaître ce qu’elle a de plus transparent, les harmoniques aiguës. Elles surgissent comme miraculeusement pour nous rappeler que le visible et le caché, le matériel et le spirituel se côtoient et sont de même nature. Suivre une ligne infinie qui s’avère être un cercle, prendre un chemin intérieur qui se fond dans l’espace.
Et si nous pouvions descendre encore plus bas ? Creuser encore plus loin ? Aller au-delà du grave, plus grave que le grave, de sorte que le chant des moines devienne lui-même l’aigu d’une vibration souterraine non révélée. Que serait cette matière ? Quel visage auraient ces aigus au-delà des aigus ? Ici, la machine informatique pourrait-elle nous montrer le chemin ? Un sens ? La machine… Beau paradoxe qui se jouerait dans les laboratoires de l’Ircam.
« Le moteur produit ou transmet un mouvement physiologique ». C’est aussi un « dispositif de transformation d’une énergie en énergie mécanique », une force qui donne le mouvement. Il est dit que « Dieu est le premier moteur, le souverain moteur de toutes choses ». Et si on suivait cet adage à la lettre ? Le moteur… dans le sens le plus mécanique…UM, cette syllabe à consonance de mantras cacherait aussi, cyniquement, l’acronyme de United Motors ? Les moines tibétains ont bien été utilisés pour une publicité de voiture !
Le moteur serait donc à nos sociétés ce que le chant bouddhiste est à la leur. Questionner alors la matière sonore du moteur avec pour modèle le chant des moines ? Ces infra-graves et les supra-aigus du moteur pourraient-ils nous frayer un chemin ? Un espace poétique ? Osons le mot : spirituel ? Tout cela pour nous rappeler, encore une fois, que le visible et le caché, le matériel et le spirituel se côtoient et sont de même nature ? Est-ce à dire que malgré notre « montée » à l’extrême surface des choses, nous ne sommes pas encore totalement perdus ? Que notre salut résiderait dans l’écoute ?
L’écoute des choses les plus anodines ?
L’écoute…
Pour ces moines qui ont la spiritualité pour demeure, l’univers fut créé par un son…

Création :  7 octobre 2016
Lieu : Théâtre Jean-Vilar, Vitry-sur-Seine 
Par : Ars Nova ensemble instrumental
 & Neue Vocalsolisten de Stuttgart
, direction Philippe Nahon

Gilbert Nouno, réalisation informatique musicale, Ircam

Co-commande  de l’Ircam-Centre Pompidou, du Festival d’Ile de France & d’Ars Nova ensemble instrumental

Coproduction Ars Nova ensemble instrumental, Ircam-Centre Pompidou, Festival d’Ile de France, TAP Théâtre Auditorium de Poitiers. Avec le soutien du Fonds franco-allemand pour la musique contemporaine / Impuls neue Musik et de la Spedidam. Avec l’aide à la création musicale du Conseil Départemental du Val-de-Marne. En coproduction avec le théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine

pour deux ensembles & électronique
Six chanteurs, onze instrumentistes
Textes inspirés du Bardo Thödol (Livre des morts tibétain)

effectif
6 voix : S/M/A/T/B/B, 1 flûte, 1 clarinette,1 cor, 1 trompette, 2 trombones, 1 tuba , 2 trombones, 1 percussion, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse

percussions
– 3 cymbales suspendues avec archet / 1 Grosse Caisse / 1 Tam-tam / 1 Steel-drum si do# re mi fa# / 1 vibraphone / 2 cymbales chinoises / 4 crotales (ou autres métaux résonants aigu au choix) : mi sol fa# la

© ŠamaŠ éditions musicales 2016

8 novembre 2016
La Comédie, Scène Nationale de Clermont-Ferrand (63)
dans le cadre du Festival des Musiques Démesurées

10 novembre 2016
La Filature, Scène Nationale de Mulhouse (68)

22 novembre 2016
TAP Théâtre Auditorium de Poitiers (86)

13 mai 2017
Arsenal de Metz (57)

15 juin 2017
Stuttgart Summer Festival (Allemagne)

Neue Vocalsolisten
Soprano Johanna Zimmer, Susanne Leitz-Lorey
Mezzo-soprano Truike van der Poel
Ténor Martin Nagy
Baryton Guillermo Anzorena
Basse Andreas Fischer

Ars Nova ensemble instrumental
Flûte Pierre-Simon Chevry
Clarinette Eric Lamberger
Cor Patrice Petitdidier
Trompette Fabrice Bourgerie
Trombones Patrice Hic et François Michels
Tuba Emilien Courait
Percussions Isabelle Cornélis
Alto Alain Tresallet
Violoncelle Isabelle Veyrier
Contrebasse Tanguy Menez

Direction Philippe Nahon

Lumières, vidéo Jérôme Deschamps
Régie générale, orchestre Erwan Le Métayer
Ingénierie sonore Ircam Mélina Avenati
Réalisation informatique musicale Ircam Gilbert Nouno

Janvier 2016

entretiens Olivier Delsalle
directeur du Festival ile de France
et Zad Moultaka
dans un studio de l’Ircam

« Je voulais te dire qu’UM me hante. Ça remonte, ca revient, comme une ondulation entêtante . C’est comme si – au-delà de l’œuvre et du concert – tu avais implanté dans mon cerveau des souvenirs spirituels qui ne sont pas les miens, ou que je portais en moi sans le savoir. C’est très fort. Décidément tu signes là quelque chose de magnifiquement puissant. » MD

« J’ai passé – comme, je pense, toutes les personnes présentes dans la salle – un moment absolument inoubliable, magique, magnifique. Une initiation ! A quatre voyages. Je suis encore tout ému de ce moment. Des fois, il y a des connexions qu’on n’explique pas. C’en est à nouveau une.
La première fois que j’avais entendu Calvario j’avais été bouleversé. M’attaquer à l’oeuvre pour la jouer fut ensuite un nouveau choc.
En décembre, l’oeuvre pour guitare et violoncelle confirmait mon émotion. Et hier soir : apothéose, moment de grâce. Je ne sais pas comment le décrire, mais c’est comme si je vivais complètement ta musique. Elle me parle, je la vis, je la sens, en même temps que je la comprends. Merci pour cette expérience humaine ou “sur”humaine (dans le sens de la vibration qui dépasse l’intellect, qui nous élève vers… l’Univers).» Pierre Bibault

UM de Zad Moultaka créé au théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-seine
« … dans le noir où le flux électronique richement irisé semble répercuter les voix lointaines d’un chœur virtuel. On est saisi, une heure durant, par l’étrangeté de cette célébration ménageant d’abrupts contrastes exploités par les lumières de Jérôme Deschamps … »
Resmusica – Michel Tosi – Le 10/10/2016

Rien n’est donc anodin dans cette architecture musicale dont le flux est toujours en mouvement et en expansion. La quête et le questionnement dont il s’agit, et que vont découvrir les spectateur de ce programme événement, sont à la hauteur de la barbarie sourde et multiple qui frappe désormais à notre porte, au risque de détruire notre civilisation. A la violence désormais ordinaire qui nous submerge, Zad Moultaka pose la question qui doit nous faire réagir. L’art et la musique pour notre salut.
Classicnews.com

 

France Musique “Le concert du soir” retransmission 21 décembre 2016

Programmé au TAP
Poitiers

bible
Festival Ile de France

UM
à la Filature de Mulhouse

4 avril 2016

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