UR Portrait Veilhan

UR PORTRAIT VEILHAN

10′ – 2017
électroacoustiques et installations

Experience sonore en direct du StudioVenezia, Pavillon français de Xavier Veilhan à la 57e Biennale d’Art de Venise 2017

« J’imagine un un environnement environnement total :  une installation immersive renvoyant renvoyant à à l’univers l’univers du studio d’enregistrement et inspirée  par l’œuvre pionnière  de Kurt Schwitters, le  Merzbau (1923-1937). Des musiciens de tous horizons sont conviés à activer  cette sculpture-studio  qui devient alors le support de leurs créations pendant les sept mois mois de de la la Biennale. Le pavillon opère une une fusion entre  arts visuels et musique, ravivant des références allant du Bauhaus aux expériences du Black Mountain College en passant par Station to Station de de Doug Aitken. » Xavier Veilhan

Urportrait, poème sonore pour récitant, clavecin et percussions de Zad Moultaka, d’après Xavier Veilhan.

Comme Nigel Godrich avait enregistré “Chaos and creation in the backyard” en demandant à Paul Mc Cartney de jouer de tous les instruments, Zad Moultaka a utilisé la console de mixage prêté par Godrich au Studio Venezia du Pavillon français de Venise pour effectuer un collage, sous forme de portrait poétique et sonore de  Xavier Veilhan. Comme dans la Ursonate purement phonétique de Schwitters – dont le Merzbau a inspiré l’architecture cubiste du Studio Venezia -, l’artiste récite par coeur et en allemand un poème de Goethe, “Bienvenue et adieu”, tandis qu’il joue du clavecin de manière purement physique – avec ses bras – sous la direction du compositeur, joue des percussions en tapant sur les murs du studio et utilise encore divers autres instruments de différente manière. De la pure explosion du début jusqu’au lyrisme intense de la fin, cet Urportrait, version contemporaine de la Ursonate de Schwitters (en même temps que réflexion sur la Lamentation d’Ur, que Moultaka met en image et en son avec son propre SamaS au Pavillon du Liban), constitue un hommage  à la générosité créative de Xavier Veilhan. 

Mon coeur battait fort, vite en selle!
Et, sitôt, j’étais à cheval
Le soir déjà berçait la terre
La nuit pendait aux montagnes.
Déjà, le chêne avait son costume de brume,
Tour gigantesque dressée, là,
Dans la broussaille ténébreuse,
Où m’observaient cent regards noirs.

La lune au sommet d’un nuage
Passait un regard langoureux,
Les vents à lents frottement d’ailes
Sifflaient, lugubres, à mes oreilles .
La nuit façonnait mille monstres.
Pourtant, j’étais joyeux et gai.
Ô, la fournaise dans mes veines !
Ô, la braise ardente en mon cœur.

Je t’ai vue, et la joie si tendre
De tes doux yeux m’a inondé ;
Tout mon coeur était près du tien,
Et tous mes souffles étaient pour toi.
Une rose aurore de printemps
Nimbait le visage charmant,
Et la tendresse – ô Dieu – pour moi!
Je l’espérais, mais sans la mériter!

Las, dès le soleil du matin,
Les adieux m’étreignaient le cœur :
Quelle extase dans tes baisers !
Et dans ton regard, quelle douleur!
Je suis parti, tu es restée, les yeux baissés
Et tu m’as suivi, les yeux baignés de larmes,
Quel bonheur, pourtant, d’être aimé!
Et d’aimer, ô dieux, quel bonheur!

Goethe, 6 janvier 1771

Langue : allemand

Création: 23 septembre 2017
Lieu: Pavillon français, Giardini, Biennale d’art de Venise

© ŠamaŠ éditions musicales 2017

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