Come in terra

COME IN TERRA

exposition de peinture

En Juin 2012, la galerie Janine Rubeiz à Beyrouth présentait une première exposition personnelle dans laquelle Zad Moultaka montrait une dizaine d’œuvres grand format rassemblés autour du titre “Le Feu de l’eau”.
L’eau, l’essence le papier, ont permis à l’artiste d’explorer des thematiques qui le hantent particulièrement ; la déchirure, le déplacement, une quête d’harmonie engendrée par des forces contraires, ici la rencontre d’éléments a priori antagoniques comme l’eau et l’essence.
“Come in terra”, présentée dans le cadre du Palazzo Albrizzi en parallèle à la biennale d’Art de Venise 2015, est le résultat d’un développement naturel de “Feu de l’eau” avec un matériau qui s’enrichit et se complexifie ; eau, essence, acrylique, encre, carton et papier fin, s’entrechoquent sur cet espace pictural dans lequel, non seulement la surface du tableau est remise constamment en question, ce qui est le propre même de l’acte pictural, mais surtout son support. En effet, en questionnant et “rejouant” la surface peinte, le dos du tableau est aussi partie prenante de la métamorphose et se livre également au jeu de la mutation. Le tableau devient un espace qu’on retourne et qu’on laboure comme une terre.
“Come in terra” pourrait figurer une quête d’un lieu introuvable, toujours en devenir, devenant par ce fait même le lieu d’une grande énergie vitale.

En collaboration avec l’Alliance Française de Venise
et l’Associazione Culturale Italo-Tedesca Venezia

Moultaka n’a de cesse de creuser la terre pour mieux questionner le ciel. « En quête, dit-il, d’un lieu introuvable, toujours en devenir », l’artiste a fait de cette absence, de cet entre-deux inexistant, « le lieu d’une grande énergie vitale », qui est le fondement même de son esthétique et de sa vie.

C’est un accident, surgi de la croupe et du bond ravélien, qui va libérer les rêveries inconscientes du peintre de leur prison. En imbibant d’une trop grande quantité d’eau un papier maculé de peinture déroulé sur le sol, celui-ci s’alourdit, s’amollit et se déchire. De cette catastrophe, Moultaka tire une méthode et conçoit un nouvel art pariétal de la rupture et de l’éclatement.

La rencontre de l’espace déchiré et de l’écoulement raviné de Zad Moultaka avec le corps liquide de Venise, la plus orientale des cités d’Occident, ne pouvait qu’avoir lieu.

Emmanuel Daydé, commissaire de l’exposition

8 mai – 10 juin 2015

Palazzo Albrizzi Venise
Emmanuel Daydé, commissaire de l’exposition

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