RELIQUIEN

Zad Moultaka : « L’art pariétal nous a livré tant de signes et de figures ouvrant les questionnements sur nos ancêtres lointains. Tant de dessins et de bas reliefs nous fascinent et nous apportent malgré leurs énigmes, des bribes d’indications sur leur mode de vie et leur rapport au monde qui, j’en suis persuadé était envahi de spiritualité et irrigué par le sacré. Tant de signes et de figures mais aucun son ! Quelques flûtes dont la plus ancienne connue à ce jour, se trouve dans la grotte de Hohle Fels à 170Km de…Münich ! Heureuse coïncidence pour cette proposition d’une exposition de « signes » et de « sons » imaginaires, qui nous apporte quelques énigmes tout aussi imaginaires sur les pratiques et les rituels musicaux de nos cousins d’il y a 35.000 années. L’espace est dans une belle pénombre. L’atmosphère est douce et un sentiment de recueillement plonge le visiteur. Des gravures en noir et blanc sont sur les murs tout autour de l’espace central dans lequel sont éparpillées sept colonnes. Chaque colonne fait office de socles sur lesquels sont disposées des boîtes en plexiglass contenant un objet (sculpture) en plâtre ou autre, évoquant un morceau d’un instrument millénaire imaginaire. Une lumière éclaire chaque relique d’une manière magique. Chaque instrument a son propre son qui se diffuse de l’intérieur même de chaque boîte. Les sons d’une dizaine de secondes chacun, se déclencheront à tour de rôle faisant entendre un fragment musical. Quelque fois, deux fragments ou plus sont enclenchés au même moment. Quand les sept fragments sont joués dans le même temps, une musique harmonieuse remplira l’espace, révélant ainsi une sorte de partition archéologique « reconstituée. Une ambiance sacrée se dégage de cette expérience sonore et visuelle, rappelant l’envahissement mystérieux ressenti lors de ma descente en 2017 dans la grotte Chauvet ».